Aide à la décision scientifique sur l'électromobilité

Du point de vue du climat, le passage à une voiture électrique est rentable dans 90% des cas

4 août 2025

Pour 90% des voitures à combustion actuellement en circulation sur les routes suisses, le remplacement par une voiture électrique est rentable. Sur mandat de la Confédération, INFRAS a calculé les émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie des voitures de tourisme et comparé le potentiel d'économies de CO2 pour différents scénarios.


Voiture à combustion ou électrique? D'un point de vue climatique, la décision serait dans la grande majorité des cas en faveur de la voiture électrique. (photo: iStock/baona)
Voiture à combustion ou électrique? D'un point de vue climatique, la décision serait dans la grande majorité des cas en faveur de la voiture électrique. (photo: iStock/baona)

Est-il plus respectueux du climat de conduire un véhicule à combustion en état de marche jusqu'à la fin de sa vie ou de le remplacer directement par une voiture électrique ? C'est la question que se pose une étude réalisée par INFRAS sur mandat de SuisseEnergie et de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) et accompagnée par le TCS.

Plus le véhicule à combustion est inefficace, plus le potentiel d'économie de CO2 est élevé

L'étude conclut comme suit: Pour 90 % des voitures à essence et diesel circulant en Suisse, le remplacement par une voiture électrique serait judicieux du point de vue du climat si les propriétaires remplaçaient leur voiture à combustion par une voiture électrique de taille similaire. Plus la consommation de la voiture à combustion actuelle est élevée, plus les économies potentielles de gaz à effet de serre sont importantes, et plus la nouvelle voiture électrique est efficace et si son utilisation est intensive et prolongée.

Le cycle de vie examine l'ensemble des émissions

Pour les calculs, l'étude compare les données des cinq millions de voitures actuellement en circulation sur les routes suisses. En prenant en compte le cycle de vie d'un véhicule, les étapes de fabrication et d'élimination sont également considérées: Ainsi, les calculs tiennent compte des catégories d'émissions telles que les émissions directes, les émissions liées à la production d'électricité et de carburant, ainsi que les émissions liées à la fabrication, à l'entretien et à l'élimination.

Garder ou remplacer? Vendre ou se débarrasser?

Le remplacement d'un véhicule à combustion n'est pas le seul facteur à prendre en compte: il faut aussi savoir quoi en faire ensuite. C'est pourquoi INFRAS a examiné différents scénarios dans son étude.

  • Option A: conserver le véhicule à combustion au lieu de le remplacer
  • Option B: se débarrasser du véhicule à combustion et le remplacer par une voiture électrique
  • Option C: vendre le véhicule à combustion et en acheter une électrique

Un exemple de calcul avec des hypothèses simples, entre autres sur la durée de vie et le kilométrage, montre l'impact des trois options. Par exemple, si le véhicule à combustion est remplacé par une voiture électrique et mis au rebut (option B), cela permet d'économiser 7,5 tonnes d'équivalent CO2 par rapport à l'option A. Si la voiture à combustion est remplacée puis revendue (option C), cela permet d'économiser 11,25 tonnes d'équivalent CO2.

Règles empiriques pour une base scientifique lors de la prise de décision.

Quand est-il judicieux d'acheter une voiture électrique? Sur quels points faut-il faire attention ? L'étude établit des règles générales permettant à chacun de déterminer la décision la plus judicieuse en fonction de son propre comportement de conduite et du point de vue climatique. Roberto Bianchetti, chef du secteur et expert en e-mobilité chez INFRAS, explique que «les personnes qui conduisent beaucoup feraient bien de passer à une voiture électrique pour des raisons climatiques». «À partir de 8 000 kilomètres par an environ, le changement est presque toujours rentable, si l'on part du principe que la durée de vie moyenne d'un véhicule est de 16 ans.»

L'étude rend transparentes les limites et les dépendances

La modélisation utilisée pour l'étude a posé des défis: «L'option B, avec une élimination des véhicules à combustion, a pu être calculée clairement, avec des résultats robustes», explique Brian Cox, chef du secteur INFRAS et coauteur de l'étude. «Pour l'option C, il est décisif de savoir si le véhicule à combustion vendu remplace un modèle plus ancien ou si, in fine, il y a plus de véhicules en circulation.» Cette question est toutefois trop complexe pour pouvoir être modélisée avec précision dans le cadre de cette étude. C'est pourquoi les résultats se sont concentrés sur l'option B.

L'étude ne se limite toutefois pas à cet aspect; elle exclut également les considérations économiques liées à l'achat d'une voiture et se concentre sur les modèles de véhicules actuels.

Malgré la multitude de facteurs d'influence et la grande complexité de la question, la réponse en termes d'impact climatique reste claire: pour environ 90 % des voitures de tourisme avec moteur à combustion, le remplacement immédiat par une voiture électrique serait rentable.

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Equipe de projet

Roberto Bianchetti Chef de secteur, associé
Brian Cox Chef de secteur, associé

Projet

Décision d'achat: À quel moment est-il judicieux de passer à une voiture électrique?

Durée

2024 - 2025

Thèmes


Prestations


Mandant-e

Bundesamt für Energie (BFE); EnergieSchweiz

Contact

Roberto Bianchetti Chef de secteur, associé